La forêt : rencontre avec Julien Bluteau
Rencontre Avec Julien Bluteau - Secrétaire général de l’Union de la Coopération Forestière Française
Planète Agro : Pouvez-vous citer des exemples concrets de projets innovants dans la filière ?
Demain, c’est la « bioéconomie », le remplacement des ressources fossiles ou minérales finies par des ressources renouvelables infinies, comme les produits forestiers. Qui dit récolte de bois dit reboisement. Les coopératives innovent pour optimiser techniquement et socialement les chantiers. Pour les peupleraies par exemple, elles ont conçu « L’AUTOPLANT », machine qui intègre sur un tracteur un système de guidage GPS et une tarière pour la préparation du sol. Ce prototype permet déjà de planter jusqu’à 1,5 ha /jour.
Demain, c’est tirer parti du numérique et transmettre des données fiables en temps réel. Cela passe par de nouvelles méthodes d’acquisition : Lidar, drones, mesure des cubages par smartphone… Les coopératives créent des chaines numériques transmettant de l’amont vers l’aval les quantités et qualités en direct lors des récoltes.
Demain, c’est anticiper l’évolution climatique et assurer la durabilité de la ressource. Cela nécessite de travailler dès aujourd’hui à rendre nos forêts plus résilientes à ce changement. Pour cela, les coopératives diversifient les provenances des plants (par ex. pin, Douglas) et proposent de nouveaux itinéraires sylvicoles (par ex. chêne). Elles ont créé des vergers à graines qui alimenteront les futures pépinières.
Demain, c’est savoir mobiliser au-delà de la filière. Planter aujourd’hui, c’est faire un pari sur le temps long. Pour financer le reboisement, les coopératives innovent et soutiennent un fonds de dotation national pour le reboisement reposant sur le mécénat : « Plantons pour l’avenir » :
En quoi l’organisation en coopératives peut-il apporter un soutien à l’innovation ?
Le modèle coopératif permet d’atteindre une taille critique pour financer la recherche et développement : 3 M€ sont injectés dans la RDI chaque année. A travers le GCF, les coopératives ont également créé un réseau national d’expérimentation
UCFF-Union de la Coopération Forestière Française
L’UCFF « Union de la Coopération Forestière Française » regroupe 17 coopératives forestières, appartenant elles-mêmes à 110 000 sylviculteurs. L’union représente les coopératives auprès des pouvoirs publics et leur apporte un appui. Les coopératives assurent la mise en œuvre de la gestion sylvicole, et gèrent le regroupement de l’offre pour permettre l’équilibre des négociations sur les marchés. Ainsi, sur les 24 millions de m3 de bois commercialisés annuellement en forêt privée en France, 7 millions de m3 sont négociés via les coopératives
Page réalisée par Dorine Poncet / N13
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